❝ Il paraît que c'est dans les bars qu'on rencontre ses amis ❞
Vendredi soir… Mon moment préféré de la semaine comme celui de nombreux d’adolescents. Les cours enfin finis, j’ai bien cru qu’ils ne finiraient jamais. Bien que j’avais fini par une heure d’arts martiaux plus précisément là par une heure de kung-fu. Je m’étais défoulée comme jamais, mon adversaire peut d’ailleurs le confirmer vu qu’à mon avis demain il aura des bleus partout sur le corps et encore ça c’est si il a de la chance. Enfin moi ça sera sûrement pareil demain j’aurais sûrement des courbatures d’enfer. Du coup autant profiter que je sois encore capable de bouger. Mon sac de cours sur une épaule et celui de sport à la main, je me dirige vers mon appartement claquant allégrement la porte ce qui entraîna quelques protestations des voisins. M’enfin ils peuvent causer, je m’en moque comme de l’an 40. Après avoir envoyé mes affaires sur le canapé, je me dirige vers ma salle de bains non pas que sentir la transpiration m’embête mais si. Les douches à l’eau chaude sont vraiment les meilleures, elles détendent parfaitement les muscles et font du bien au moral. Que demande le peuple en plus ? Une serviette autour de mon corps et une autre englobant mes cheveux, je me dirige vers ma chambre et ouvre mon dressing. Là vient la question que tout le monde se pose qu’est ce qu’on va mettre ce soir ? Déjà qu’est ce que je fais ce soir je sors ou je reste à l’appartement ? Chacune des options a un bon nombre d’arguments pour me convaincre de la choisir. Finalement après un monologue intérieur digne de ceux de Bérénice, mon choix se porte sur celui de sortir dehors. Bon ça ne répond pas toujours à ma question de départ mais c’est déjà mieux que rien. Un bustier rouge avec un jean noir en main, je me charge de les enfiler manquant de plusieurs fois de tomber tout en me cognant contre les divers meubles de ma chambre. Le summum étant atteint lorsque je tombe faisant ainsi chuter tous les habits posés sur les cintres. Qu’est ce que je dois avoir l’air fine une jambe dans le jean l’autre à moitié et avec un tas d’habits sur moi. Sérieusement ça m’arrive qu’à moi ce genre de choses… Enfin bon j’enfile mon haut ainsi que mon perfecto que je ne quitte jamais, mets des escarpins de la même couleur que le bustier. Ma mère étant mannequin m’a fait porter des chaussures à talons dès que j’ai eu l’âge de marcher. Autant dire que je ne ressens donc plus aucune douleur aux pieds, je pourrais en mettre une semaine que je ne ressentirais aucune douleur. Mes pas se dirigent donc vers la sortie et je n’oublie pas de fermer mon appartement à clé. Ca m’est arrivé une fois c’est largement suffisant. J’avais retrouvé mon appartement sans dessus sans dessous, il m’avait fallu des jours pour le ranger. Le seul point positif dans cette histoire que les voleurs n’avaient apparemment rien trouvé. Depuis je n’oublie plus de fermer la porte à clé au moins ça m’aura servi de leçon à moi et à ma mémoire sélective.
Mes pieds prennent alors la direction d’un bar pas très fréquenté et assez sympathique. Pas comme d’autres bars où il y a tellement de monde que nous ne pouvons même pas bouger. Après une dizaine de minutes de marche intensive, mes yeux aperçoivent la devanture du bar. Aussitôt je me dirige vers le comptoir prenant un simple cocktail sans alcool. La fatigue du combat de cette après-midi se faisant ressentir, je cherche un siège où m’asseoir. Mes pas se dirigent vers celui-ci tandis que mes pensées, elles, retournent à l’affrontement que j’avais gagné quelques heures plus tôt. La victoire avait failli m’échapper à de nombreuses reprises mais il faut croire que je déteste tellement perdre que j’ai quand même battu cet adversaire coriace. Soudain, je sens un liquide couler sur moi me faisant revenir à la réalité. Je réalise alors que je viens de bousculer la blonde qui me fait face et que j’ai réussi à lui mettre un peu de cocktail sur elle aussi.
- Je suis désolée ! J’étais tellement perdue dans mes pensées que je ne vous ai pas vu. Vraiment désolée.
Je passe ma main derrière ma nuque, une moue désolée se dessinant très certainement sur mon visage à l'instant même.
Pourquoi Hanna s'était-elle laissée embarquer là-dedans ? Aller dans un bar, à partir du moment qu'il était grand, aéré et pas trop fréquenté, ça lui allait parfaitement, elle n'avait rien contre. Mais d'habitude, c'était pour s'amuser avec ses amis, faire la fête. Là, elle avait pourtant sentie le coup venir. A la fin du cours de natation, une fille de première année était venue la voir. Elles ne se connaissaient pas vraiment, bien qu'à la rentrée, cette gamine l'avait presque harcelée au sujet des performances techniques de l'anglaise. Cette dernière n'avait pas réellement apprécié de ne pas avoir sa petite tranquillité pendant les entrainements -déjà que le coach la sollicitait beaucoup- mais elle ne pouvait pas lui en vouloir. Bien qu'en deuxième année seulement, Hanna avait déjà réussi à se faire une place au sein du club, même parmi les plus anciennes. Du coup, l'enthousiaste de la nouvelle arrivante pouvait se comprendre et après une courte discussion -ou plutôt plusieurs allusions plus ou moins subtiles puis l'intervention d'une tierce personne- elle avait fini par se calmer. C'est sans doute pour cette raison qu'elle avait acceptée de venir boire dans un verre avec elle. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que la jeune coréenne s'était faite larguer par son petit ami quelques jours auparavant. Et elle comptait visiblement se venger, ou pour profiter de son célibat récemment retrouvé.
Elle savait que la soirée allait très mal se passer quand elle l'avait vu arriver à leur point de rendez-vous. Avec un haut rouge beaucoup trop court, dévoilant la moitié de son ventre, assorti à une mini-jupe noire et des talons hauts, ses intentions étaient claires pour n'importe qui à des kilomètres à la ronde. A côté d'elle, avec son jean noir et son t-shirt rappelant la couleur bleu-vert de ses yeux et au col large laissant une épaule dénudée, Hanna était totalement décalée comparée à sa collègue de natation. Plus précisément, elle s'était rendue compte qu'elle était décalée vis à vis de toutes les personnes qui fréquentaient ce bar où elle n'avait jamais mis les pieds jusqu'à ce jour. Dès leur entrée, elle l'avait embarqué vers le comptoir pour leur payer un verre. Après quoi elle n'avait pas perdue de temps pour aller danser et surtout chauffer tous les mâles qui croisaient son regard.
Cela faisait maintenant une bonne heure que Hanna s'était retrouvée plus ou moins seule. De temps en temps, sa collègue revenait vers elle mais n'étant pas à l'aise avec la situation, elle faisait de son mieux pour ne pas rester trop longtemps avec elle et ainsi éviter les regards pervers de tous ceux qui la dévoraient intérieurement. Elle avait passé son temps au comptoir où par chance elle avait pu discuter avec un des serveurs, plutôt sympa et assez mignon en prime. Alors qu’il s’occupait d’autres clients, elle en profita pour partir en direction des toilettes pour se passer un peu d’eau sur le visage car l’air saturé commençait à lui donner vraiment chaud. C’est à ce moment qu’une inconnue lui fonça droit dessus, renversant au passage une dose de la boisson qu’elle tenait dans sa main.
Je suis désolée ! J’étais tellement perdue dans mes pensées que je ne vous ai pas vu. Vraiment désolée.
Hanna soupira. Décidément, elle n’avait vraiment pas de chance ces jours-ci. Mais elle n’était pas du genre rancunière et ça pouvait arriver à tout le monde. Elle secoua les mains pour tenter d’enlever un peu du liquide qui l’avait aspergé. Elle essaya de sourire à la jeune fille bien que l’on pouvait certainement voir qu’elle restait tout de même un peu agacée.
- C’est pas grave, ça arrive. Par contre on devrait nettoyer ça, sinon la tâche ne partira jamais au lavage. Vous auriez un mouchoir ou quelque chose ?
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Mar 26 Juil - 17:22
Décompresser après une duresemaine
❝ Il paraît que c'est dans les bars qu'on rencontre ses amis ❞
Du coin de l’œil, je regarde les gens danser ou du moins essayer pour les débutants. Pendant un paquet d’années, j’avais été comme la seconde catégorie à me trémousser comme une dinde, c’est le mot, me fichant pas mal de ne ressembler à rien. Mais au fil des ans, la technique est venue et à l’heure actuelle je pense pouvoir affirmer en toute modestie que je ne me débrouille pas trop mal. J’ai loin d’avoir le talent des gens de la IIK pour la danse mais ce n’est pas la catastrophe non plus. Quoique quand je suis en compagnie de mes deux meilleurs amis, je ne fais pas trop attention à la façon dont mon corps bouge. Je profite d’être avec eux puisque depuis que nous avons intégré nos universités respectives, nous nous voyons de moins en moins. Faut dire que l’ambiance de conflit permanent entre ces écoles n’est pas vraiment idéale pour préserver les liens entre nous même si je sais que ce n’est pas cette rivalité qui viendra tout casser entre nous. Nous nous connaissons depuis bien trop longtemps pour que ce genre de choses nous atteigne. Même si il faut l’avouer nous nous voyons beaucoup moins que les années précédentes. Une fois par semaine généralement le week-end c’est pas suffisant pour moi.
Je lève les yeux au ciel en voyant une coréenne qui a à peu près mon âge en train de chauffer tous les mecs croisant son regard. J’ai horreur des filles comme ça. Si elles tiennent tant que ça à draguer et à ramener des mecs dans leur lit, il doit bien y avoir des endroits spécialisés à Séoul. Ce bar là est surtout familial et non pas un endroit pour un site de rencontres dans le style Tinder. Puisque bon si la coréenne s’est habillée aussi court ce n’est pas à cause de la chaleur étouffante mais juste pour draguer contrairement à moi. Le mois de juin est infernal niveau chaleur d’où ma tenue. Oui je ne supporte pas la chaleur. Pour moi dès qu’il fait plus d’une trentaine de degrés c’est l’apocalypse. Pour une coréenne ça craint un peu mais ça va. Je n’ai jamais compris pourquoi je n’avais pas eu cette résistance à la chaleur comme la plupart des gens habitant en Corée. Mais bon la vie n’a jamais été juste contrairement à ce que généralement nous pensons étant enfants. Ah l’enfance période de joie et d’insouciance.
La blonde que je viens de bousculer soupire tout en secouant ses mains sûrement pour enlever le cocktail qui s’y trouve. Je me prépare alors mentalement au scandale qui doit arriver dans trois. Deux. Un. Au contraire même si elle semble légèrement agacée mais en même temps qui ne le serait pas à sa place ? Très peu de gens voir même personne. En tout cas elle ne semble pas spécialement rancunière ce qui est un très bon point surtout pour mes tympans.
- Peut-être que j’en ai.
Tout en parlant je fouille dans mon sac à main désespérant devant la vision du chantier qui s’y trouve. Et oui malheureusement certains clichés sur les femmes sont vrais. Donc portable non, portefeuille non plus, mes clés toujours pas et mes écouteurs encore moins. Au bout d’une minute de recherche intensive, je dois me rendre à l’évidence il n’y pas de trace de mouchoirs dans ce sac.
- Désolée mais je n’ai pas de mouchoirs, je pense qu’il va falloir nous contenter du papier toilettes.
Sur ces mots, je fais signe de la blonde de me suivre jusqu’aux toilettes où je récupère une bonne dose de papier que je lui donne avant d’en prendre pour moi aussi.
- Au fait moi c’est Haneul et vous ?
Bon okay dire cette phrase en enlevant le liquide du cocktail que j’avais fini et posé sur le bar quelques instants plus tôt n’est pas super. C’est vrai que niveau présentations j’aurais pu faire beaucoup mieux. Comme y faire en dehors de toilettes puant la mort ça aurait été cool. Encore plus si je ne lui avais rien renversé dessus. Mais ça ça serait si nous étions dans un monde idéal où je ne serais pas dans la lune les trois quarts du monde et n’aurais pas deux mains et pieds gauches. C’est à se demander comment je peux tenir en selle ou encore vaincre des gens.
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